Le témoignage d’une victime de violences conjugales (suite)

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«Au début, on continue de croire en la relation. On a honte de l’échec». Avec le recul, elle analyse mieux sa propre attitude : «Je faisais en sorte de le satisfaire. Je ne me souciais que de son bien être (…) On en arrive à se créer sa propre échelle de la douleur dans laquelle on se satisfait d’avoir été battue moins durement que les fois précédentes et d’en être véritablement soulagée. (…)».

Malgré les premiers coups, elle est restée avec lui et a fait comme si de rien n’était en cachant les bleus sous des manches longues. Elle a aussi accepté des scènes d’humiliation. Elle lui obéissait « pour avoir la paix et par crainte des représailles».

Aujourd’hui, elle réalise bien sûr que ce comportement était malsain. «Mais quand on est dans la relation, on n’a pas le temps de réfléchir. On ne pense qu’à éteindre les feux en permanence. Cela absorbe toute notre énergie et en public, on fait semblant pour ne pas faire de vagues», veut-elle faire comprendre aux proches des victimes de violences conjugales, qui ne comprennent pas pourquoi elles ne réussissent pas à quitter le foyer.

«Au fil des semaines, notre compagnon qui nous frappe nous dépersonnalise. Il nous manipule mentalement», argumente-t-elle. Le sien était «machiavélique. Il soufflait sans cesse le chaud et le froid». Elle se souvient qu’elle était «dans une confusion constante».  «Je n’avais plus de personnalité. Je n’existais qu’à travers son regard sur moi. Quand il me disait que j’étais moche, je le croyais et je complexais. Je finissais par croire chacune de ses critiques et que j’avais de la chance qu’un homme tel que lui puisse m’aimer », confie celle qui a compris, grâce à une psychothérapie, que son ex compagnon «n’aimait que lui ». (à suivre dans notre prochaine édition)(Lire plus sur www.soualigapost.com)

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