RENCONTRE – PORTRAIT : Vincent Berton : « Il faut de l’endurance pour être préfet »

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Le préfet délégué auprès du représentant de l’État dans les Collectivités de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy a pris ses fonctions le 28 mars 2022. Après avoir endossé ce rôle depuis déjà un an et demi, Vincent Berton nous reçoit pour revenir sur ce parcours et son attachement au territoire.

Avant son poste à Saint-Martin, le marin de formation, originaire de Lorient dans le Morbihan, était secrétaire général de la Préfecture des Hauts-de-Seine. Le préfet Vincent Berton a été nommé par décret le 9 mars 2022, suite au départ du préfet Serge Gouteyron : « Mon premier poste de préfet est un poste très particulier puisque Saint-Martin et Saint-Barthélemy, c’est unique sur le territoire de la République, il n’y a pas d’équivalent, ni d’autre île binationale comme on le connait ici ». La bi-nationalité de Saint-Martin et le positionnement des deux îles sœur à la porte de l’Amérique du Nord sont deux caractéristiques qui séduisent l’homme politique qui fêtera bientôt ses 57 printemps : « Je m’épanouis beaucoup de par la dimension insulaire que j’ai connu lorsque j’étais en poste en Corse ».

Avec une première carrière dans la marine nationale en tant que commandant sur des bateaux de guerre et sa pléthore de voyages, Vincent Berton apprécie la découverte, les multi-culturalités et les diversités de situations dont la gestion parfois complexe est un défi qu’il relève toujours avec plaisir : « ça fait un an et demi que je suis préfet ici et je ne suis pas du tout pressé de partir même si ça n’est pas moi qui décide mais le Président de la République, on le sait très bien quand on prend ce poste, on n’est pas propriétaire du bail. En ce qui me concerne, je serai très heureux de pouvoir agir sur la durée à Saint-Martin parce que je pense qu’on a engagé plein de choses qui vont dans le bon sens, il faut aller jusqu’à la réalisation, nous en avons vraiment besoin ».

Si tous les projets en cours à Saint-Martin lui tiennent à cœur, Vincent Berton accorde, en lien avec la COM, une attention particulière à la coopération transfrontalière avec Sint Maarten avec notamment la création d’un centre de coopération de sécurité à Cole Bay, la mutualisation des infrastructures (scolaires, hospitalières, traitement des déchets) ou encore l’accès à l’eau en situation de pénurie.

L’autre gros volet pour l’intéressé concerne les jeunes et les questions de réussite scolaire et d’insertion avec une volonté d’offrir à la jeunesse saint-martinoise les outils pour s’épanouir : développement du bilinguisme et de l’offre de formations, la création de structures d’éducation renforcée comme l’internat d’excellence ou encore l’éducation par l’art et la culture, révélatrice de talents : « L’art est une thérapie, j’enfonce des portes ouvertes, mais c’est aussi une façon de se resocialiser, se reconnecter avec le monde et la société, à une époque où on a ce problème de désacralisation des jeunes lié au monde virtuel et aux réseaux sociaux ».

Concernant la jeunesse, Vincent Berton délivre un message fort : « Je pense que ce que ne réalise pas un jeune, qu’il soit Saint-Martinois ou d’ailleurs Français, c’est l’attention qu’on peut lui porter quand on est à mon niveau de responsabilités. C’est quelque chose qu’ils ne perçoivent pas du tout. Moi je ne le percevais pas quand j’avais leur âge. On est pourtant très attentifs. Ce sont les jeunes qui font battre en premier le cœur de ce territoire ».

Ravi de la future préfecture de plein exercice qui marque le renforcement des moyens de l’État sur les deux îles sœur et leur autonomie respective, Vincent Berton n’a pas l’impression d’avoir encore fait le tour de la réalité saint-martinoise : « Je n’ai pas du tout le sentiment de routine, de répétition, de voir les mêmes personnes qui me diraient toujours la même chose, alors que c’est un peu le risque sur un petit territoire, j’en découvre toujours ». Outre la frustration de la lenteur administrative, Vincent Berton croit sincèrement qu’il relève de la sagesse de ne pas vouloir aller trop vite pour faire les choses en profondeur : « Être préfet, ce n’est pas faire de la Formule 1, je ne suis pas tout seul et il faut essayer de faire adhérer tout le monde, le passage en force peut être nécessaire en situation de crise mais quand on gère des projets dans la durée, il faut de l’endurance, de la sagesse et de l’humilité ». Enfin, ce grand amoureux de la natation et de la littérature a conclu notre entretien en se prêtant au jeu de résumer Saint-Martin en trois mots, de façon aussi poétique que symbolique : « vibrations, azur et horizon ». Digne d’un préfet dont le regard se porte toujours vers l’avenir. _Vx

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Faxinfo : https://www.faxinfo.fr/

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