Parti le 13 septembre de Toulon, le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre est arrivé ce week-end à Saint-Martin, où il débarque d’importants moyens destinés à la reconstruction de l’île dévastée le 5 septembre dernier par l’ouragan Irma.
Emportant à son bord un catamaran (EDAR) et deux chalands de débarquement (CTM), le BPC de la Marine nationale achemine plus de 1000 tonnes de matériel, 116 véhicules et engins et 500 hommes issus des trois armées. Il apporte aussi un important renfort aérien, avec deux hélicoptères Caïman (NH90) de l’aviation légère de l’armée de Terre, ainsi que deux Puma, l’un appartenant à l’ALAT et l’autre à l’Armée de l’Air. Le BPC peut en outre accueillir les équipes médicales adéquates pour se transformer en hôpital flottant de 70 lits.
Ces renforts portent le dispositif à plus de 2000 militaires des trois armées, mobilisés pour porter assistance aux populations sinistrées aux Antilles. « Dans la continuité d’un engagement des Armées initié avant même le passage de l’ouragan Irma, le déploiement des engins et des spécialistes de l’arme du Génie, et des moyens logistiques permettra de renforcer les équipes d’ores et déjà engagées et de débuter la transition entre la phase d’urgence et la phase de reconstruction. Il participera notamment aux travaux de rétablissements sommaires qui faciliteront un retour à la vie normale et la mise en place des conditions nécessaires au début de la phase de reconstruction », précise le ministère des Armées.
Ce dernier rappelle que suite à Irma, puis José et Maria, l’armée de l’Air a déployé 2 hélicoptères Puma, ainsi que 4 avions de transport (2 Casa et 2 A400M). Plusieurs rotations depuis la métropole ont par ailleurs été effectuées par A310 et A340 militaires. Ces aéronefs ont des missions diverses et complémentaires : évacuations sanitaires, transport de personnes et de fret, vols de reconnaissance. Ils ont permis la mise en place d’un véritable pont aérien matérialisé par plus de 200 liaisons en 15 jours.
L’armée de terre, avec le déploiement de quatre compagnies, effectue des patrouilles dans le cadre de la sécurisation de Saint-Martin. Un hélicoptère de manœuvre Puma, renforcé avec l’arrivée du BPC par un autre Puma et deux Caïman, participe par ailleurs au dispositif aérien. Un détachement du Génie (spécialiste du déblaiement et de la reconstruction sommaire) est également engagé sur Saint-Martin avec ses engins de travaux. Il sera complété par des moyens plus lourds transportés par le BPC. Ils contribueront aux premières opérations de reconstruction. Le Régiment du Service Militaire Adapté (RSMA, qui concerne des jeunes de 18 ans à 25 ans), contribue quant à lui largement au déblaiement des routes et à l’acheminement d’eau potable. Au total, avant l’arrivée du Tonnerre, le dispositif terrestre comprenait 1200 militaires déployés, pour l’essentiel à Saint-Martin.
La Marine nationale, outre l’arrivée du BPC, est quant à elle également mobilisée depuis le début de cette crise avec ses deux frégates de surveillance (Ventôse et Germinal) basées aux Antilles et embarquant chacune un hélicoptère (Panther et Alouette III). Elles assurent des missions de transport et d’acheminement de renforts, de vivres et fret. L’aéronautique navale a également mis en œuvre deux avions de surveillance maritime Falcon 50, qui ont grandement participé à l’évaluation des dégâts après chaque ouragan.
A titre d’exemple, précise le ministère, un pont aérien et maritime a permis avant le passage de l’ouragan Maria, la semaine dernière, d’acheminer 200 tonnes d’eau supplémentaires à Saint-Martin. Par ailleurs, plus de 100.000 rations (une ration équivalant à 3 repas) ont été distribuées.
On rappellera enfin que la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, tous engagés dans le secours aux populations dans la zone, ont décidé de mettre en place une opération commune, baptisée Albatros et destinée à coordonner et mutualiser les efforts de chacun pour plus d’efficacité.
Le déploiement des moyens du Génie à Saint-Martin va permettre de débuter la transition entre phase d’urgence et phase de reconstruction de notre « Friendly Island». _AF
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