Le président de la Collectivité, Daniel Gibbs, vient d’adresser à la ministre des Outre-mer, Annick Girardin un courrier lui demandant que le gouvernement français mette fin aux contrôles aux frontières, en harmonisation avec Sint Maarten.
« La ministre de Sint Maarten, madame Silveria Jacobs, m’a tenu informé, samedi 16 mai au matin, de la décision du gouvernement de Sint Maarten de lever le contrôle aux frontières à compter du lundi 18 mai, la phase de confinement prenant pris fin dimanche 17 mai au soir, sur la partie néerlandaise.
Lors des discussions préalables en réunion tripartite, jeudi 14 mai, la Première ministre Jacobs avait déjà exprimé sa volonté de mettre un terme aux contrôles frontaliers avec Saint-Martin, à compter du lundi 18 mai, alors que la représentation locale de l’Etat, madame la préfète, souhaitait poursuivre ces contrôles.
La Collectivité n’a pas de pouvoir de décision en la matière. Toutefois, dès le début de la crise, en tant que représentants élus de Saint-Martin, j’ai, avec ma Première vice-présidente Valérie Damaseau, participé aux réunions tripartites hebdomadaires dans un esprit de coopération et de fraternité et afin d’y apporter notre vision.
Nous avons donc fait connaître à nos homologues, lors de cette rencontre de jeudi 14 mai, notre avis favorable quant au principe de l’arrêt des contrôles. Nous avons proposé aux autorités compétentes que leur décision puisse intervenir dans le courant de la semaine suivante, en fonction des résultats des dernières campagnes de dépistage des deux parties, alors que toute l’île a maintenant amorcé la phase de déconfinement.
Après l’annonce officielle de la ministre Silveria Jacobs samedi matin faisant suite au vote de la motion du Parlement, j’ai immédiatement contacté la ministre des outre-mer, madame Annick Girardin, afin de lui exposer la situation à Saint-Martin et de lui faire part de la position de l’ensemble des élus de la Collectivité. Je lui ai donc demandé, également par courrier, que la France mette fin aux contrôles aux frontières, en harmonisation avec Sint Maarten ; même si la décision intervenait plus tôt que prévue en réunion tripartite.
La Collectivité joue son rôle dans cette coopération entre états souverains, dans l’objectif d’harmoniser autant que possible les décisions, dans le cadre de cette crise.
Mais c’est aujourd’hui bien à l’État français seul de prendre sa responsabilité quant à la gestion des frontières.
Aujourd’hui, notre challenge commun avec Sint Maarten est bien de relancer l’économie de l’île et de réussir l’étape du déconfinement conjointement. C’est un challenge que nous devons relever ensemble, dans l’intérêt de la santé des habitants des deux parties de l’île.
Nous devrons dans un second temps préparer ensemble l’ouverture des frontières aériennes internationales pour relancer le tourisme sur l’île.
Saint-Martin et Sint Maarten sont indissociables et doivent avancer main dans la main pour faire face au déconfinement dans le cadre de cette crise sanitaire, mais aussi pour que la population de l’île puisse revivre et reprendre ses habitudes de travail et de vie, dans le respect des gestes barrières qui font désormais partie de notre quotidien.
Le contrôle des frontières a été institué pour des raisons d’urgence sanitaire qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui. En effet, les ressources sanitaires actuelles, à la fois françaises et néerlandaises, se sont renforcées et doivent dorénavant permettre de faire face à la survenue de nouveau cas.
La situation sanitaire de l’île a été gérée conjointement, en bonne intelligence, avec une volonté commune de faire face, ensemble.
Aujourd’hui, le gouvernement de Sint-Maarten et les services de l’état Français, en collaboration avec la collectivité de Saint-Martin doivent pouvoir continuer de gérer ensemble la situation sanitaire à venir et prendre les décisions qui s’imposent en cas de nécessité.»
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