La saison 2025 du théâtre de la Chapelle s’est refermée sur une note de feu avec “Quand on n’a que Brel”, création bouleversante signée Audrey Duputié.
Dans cette déclaration d’amour au Grand Jacques, la metteuse en scène y mêlait chant, théâtre et danse, portée par une troupe exclusivement féminine, entre comédiennes, chanteuses, musiciennes et danseuses de la compagnie Ö and Co. Loin du simple hommage, le spectacle explore avec fougue et sensibilité l’univers de Brel, dans une mise en scène à la fois intime, décalée et assumée. Audrey Duputié, habitée depuis l’enfance par les mots du chanteur belge, y livre une part d’elle-même : “Brel, c’est la force, la passion, la puissance. Il n’y a pas d’ennui possible”.
Ce bastion de création scénique situé à la Baie Orientale aura vu une saison éclectique et audacieuse, marquée par des propositions aussi diverses que Monsieur de Pourceaugnac de Molière, l’ovni Canopée ou l’irrésistible Irish Story. Des formes hybrides entre créations des Apatrides et spectacles extérieurs qui apportent l’excellence et l’inspiration, témoignant de la volonté constante du Théâtre de la Chapelle de proposer une scène vivante, vibrante, sans formatage.
Un théâtre ouvert, créatif et engagé
Mais au-delà des projecteurs, le théâtre joue un rôle fondamental : celui de transmettre. Depuis deux ans, un atelier gratuit à destination des jeunes de Sandy Ground, soutenu par la Cité éducative, offre une porte d’entrée à ceux qui n’ont habituellement pas accès à la culture. “Certains ne peuvent plus venir, mais quand ils montent sur scène, tout change”, confie Audrey Duputié.
Nonobstant les tensions budgétaires et l’incertitude des financements, l’équipe maintient le cap. Chaque décision est prise pour protéger l’essentiel, à savoir le lien, la conception et la formation. Quitte à faire moins, mais toujours avec exigence.
Les scolaires restent aussi au cœur du projet, malgré la fin du Pass Culture collectif qui a compliqué l’accès. “Qu’ils puissent voir les spectacles, c’est fondamental”, insiste la directrice. Et cette énergie se prolonge dès ce week-end avec Le jeu de l’amour et du hasard, revisité en version cirque. Ce Marivaux marque le coup d’envoi d’une série de spectacles de fin d’année, fruit du travail mené tout au long de la saison avec les différents ateliers de la compagnie Les Apatrides, toutes générations confondues. Une manière de clôturer l’année dans le partage et la création. Le fer de lance d’Audrey. _Vx
Infos : www.theatresxm.fr
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