La saison cyclonique 2025 s’ouvre sous le signe de la vigilance partagée. Ce mardi 4 juin, la préfecture de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy a réuni l’ensemble des acteurs institutionnels, opérationnels et météorologiques pour présenter les prévisions, les dispositifs en place et les mesures à venir. À l’unisson, tous ont souligné un message central: l’heure n’est pas à l’attente, mais à l’anticipation.
“Cette période de l’année nous rappelle combien notre territoire est vulnérable. Se préparer, c’est un acte de responsabilité collective”, a souligné Louis Mussington. Le président de la Collectivité a rappelé que la mémoire d’Irma oblige à maintenir un haut niveau d’exigence : “Nous avons engagé plusieurs projets d’envergure pour renforcer la résilience, notamment la sécurisation des routes et le déblaiement systématique après crise”.
Le lagon de Simpson Bay, encore encombré de 27 navires abandonnés, fait l’objet d’une attention particulière. Un nouveau marché sera lancé pour poursuivre l’enlèvement des épaves, tout en gardant à l’esprit que le plan de gestion des risques ne s’arrête pas aux frontières administratives.
Prévoir pour mieux réagir
Du côté de Météo France, Emmanuel Cloppet a dressé le bilan d’une année 2024 particulièrement active, mais qui a relativement épargné les Antilles françaises. “Un seul épisode a concerné Saint-Martin : la tempête Ernesto, avec des rafales à 134 km/h”. Pour 2025, les prévisions s’annoncent “dans la moyenne haute des 30 dernières années”, avec 16 cyclones nommés dont 8 ouragans, avec 4 majeurs. Même si la vigilance est de mise, cela ne signifie pas forcément que les territoires français seront impactés, d’où l’importance cruciale des prévisions et de suivre les alertes.
Les moyens de surveillance sont renforcés grâce au radar de St Peters Hill inauguré en octobre 2024, qui permet désormais de visualiser au kilomètre près la trajectoire d’un phénomène. “Ce que nous cherchons, ce n’est pas juste le phénomène, mais ses impacts locaux”, précise le météorologue.
Dispositifs de crise et culture du risque
Héloïse Mercuel, cheffe du service de défense et de protection civile, a détaillé l’organisation de crise. Le dispositif ORSEC sera activé dès le niveau rouge, avec des cellules de coordination prêtes à agir : sécurité, santé, communication, logistique : “Une réunion hebdomadaire entre tous les acteurs est prévue pendant toute la saison cyclonique”. Mélodie Illidge-Jenkins, directrice des risques majeurs, a quant à elle présenté le plan territorial de sauvegarde, les abris cycloniques et les dispositifs mis en place par la Collectivité en cas d’alerte.
En plus du dispositif FR-Alert, la communication d’urgence est également renforcée : de nouvelles sirènes viendront compléter le réseau existant. Une campagne de sensibilisation grand public sera lancée, avec des capsules vidéos pédagogiques rappelant les bons gestes à adopter (sac d’évacutation, kit d’urgence, mise en sécurité de son habitation).
Solidarité locale et retour d’expérience
Pour le préfet Cyrille Le Vély, la coordination entre l’État et la Collectivité est essentielle : “Quand le risque se concrétise, tout va très vite. On doit être prêts avant”. Il annonce vouloir aller à la rencontre des habitants dans les quartiers : “Rien ne remplacera l’expertise de la population, de ceux qui ont vécu Irma ou Luis”.
La gestion post-cyclonique est aussi au cœur des préoccupations. Le commandant de la gendarmerie Hugues Loyez a présenté le plan anti-pillage, bâti à partir des leçons d’Irma : “Dix points stratégiques seront contrôlés en permanence et chaque point sera attribué à des gendarmes qui habitent à proximité en cas de route bloquée, pour qu’ils puissent s’y rendre à pied”.
Une mobilisation soutenue par les institutions présentes, les conseils de quartier, ainsi que les représentants locaux du groupe EDEIS, en charge de la gestion de l’aéroport de Grand-Case, qui a également su tirer profit du retour d’expérience du phénomène Chido qui a frappé la Réunion en décembre dernier. Toute la population est appelée à contribuer à cet effort collectif, il en va de la sécurité de tous. _Vx
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