CINÉMA : Projection inoubliable de Chokehold sur le Front de mer

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La place du kiosque de Marigot fut prise d’assaut ce samedi 23 mars en soirée pour la projection gratuite en plein air du film « Chokehold tourné entièrement sur le territoire de Saint-Martin.

La population saint-martinoise se sera déplacée en nombre pour assister à la projection organisée par la Collectivité de Saint-Martin et CaribCiné Prod. Si le long-métrage réalisé par Joel Ayuk et produit par Cani TV traite du sujet sensible des violences faites aux femmes, le public est venu entre amis, en famille, avec des enfants, pour se divertir mais aussi ouvrir le dialogue sur cette thématique qui compte encore trop de victimes au quotidien. Avec un rendez-vous donné à 19h sur la place du kiosque de Marigot sur laquelle trônait un gigantesque écran géant gonflable pour une projection en plein air digne de ce nom avec un sous-titrage en fançais, le film n’a débuté qu’un peu avant 20h, devant un public curieux et impatient. Les organisateurs avaient même prévu un stand de pop-corn, hot-dog et boissons pour une expérience cinématographique optimale. Avant le début de « Chokehold », le réalisateur Joel Ayuk a tenu à prendre la parole pour remercier l’assemblée présente et rappelé l’importance de parler des violences faites aux femmes. Tourné entièrement à Saint-Martin et Sint Maarten, « Chokehold » (étranglement) raconte l’histoire touchante d’un policier rattrapé par les démons du passé qui lutte pour préserver sa famille, avec une subtilité et une intelligence artistique propres à Joel Ayuk. Aussi captivant pour les petits que pour les grands, « Chokehold » propose des plans magnifiques de nombreux quartiers de l’île, Baie Nettlé, Orient Bay, Sandy Ground, Anse Marcel, Philipsburg, Simpson Bay, le long-métrage parle sans tabou des violences conjugales tout en rendant hommage à la beauté de notre île. Lors de la projection, de nombreux spectateurs ont réagi spontanément à certaines scènes, montrant leur désapprobation, leur colère ou leur solidarité aux différents personnages.

Le temps de cette projection, et c’est ce qui fait toute la beauté du 7ème art, le public est devenu un acteur supplémentaire de cette histoire poignante. Malgré quelques problèmes techniques et complexités dans le scénario, « Chokehold » a conquis le public de Saint-Martin, confirmant son succès lors de l’avant-première au Carribean Cinemas de Sint Maarten fin 2023 et au travers des récompenses décrochées à l’étranger. Entre film promotionnel de l’île de Saint-Martin et récit bouleversant, Joel Ayuk réussit brillamment le pari de proposer une œuvre cinématographique unique, originale et éducative. En choisissant d’exposer une réalité et de confronter les avis divergents sur la violence domestique, le réalisateur pousse le spectateur à se questionner et à se positionner bien au-delà du divertissement. La soirée cinématographique s’est clôturée en présence du réalisateur et de certains acteurs qui ont pu échanger avec le public au terme de cette projection marquante, à plus d’un titre. _Vx

Infos : https://chokeholdthemovie.com

 

Chokehold : ce que le public en a dit…

Takeesha, 15 ans : « C’est un très beau film, mais c’est dur. Il y a des scènes qui sont violentes et m’ont fait pleurer mais j’ai envie de dire à tous mes amis de le voir parce que c’est important, il y a beaucoup de gens qui ne parlent jamais de ça alors que ça existe, moi je le sais. »

Jérôme, 7 ans : « Ça m’a fait peur, avec la musique qui va fort quand le monsieur est fâché et qu’il tape la maman. Pourquoi le monsieur il fait ça ? Mon papa, il ne s’énerve pas comme ça, il est gentil avec ma maman. Ma maman, il me dit toujours qu’il ne faut pas taper, si on est énervé, on doit dire pourquoi on est énervé, après ça va mieux. »

Louise, 34 ans : « Je suis venue à cette projection avec des amies. On m’avait beaucoup parlé de ce film mais j’étais un peu réticente à l’idée de le voir parce que je suis une survivante de violences conjugales. Mais je suis contente d’être venue, ce film devrait être montré dans les écoles pour sensibiliser les jeunes sur la question, les filles comme les garçons. »

Alain, 56 ans : « Très fort ce film. Je suis venu avec ma fille et ma sœur et je dois dire que ce n’est pas facile à regarder parce qu’on a l’impression que ça se passe pour de vrai. Les images de l’île sont très belles, et on reconnait bien les quartiers mais l’histoire est dure. Ça fait réfléchir, comme quand la dame qui est battue par son mari dans le film dit ‘Moi aussi je suis la fille de quelqu’un’. »

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Source :

Faxinfo : https://www.faxinfo.fr/

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