Alberte Moreau : « Rendre à Saint-Martin ce qu’elle m’a donné »

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Alberta Moreau est un modèle de courage et de détermination. Elle a dû se battre pour réussir ses études et prévoit de revenir sur l’île dès l’obtention de son diplôme pour mettre à profit ses compétences en droit des étrangers. Elle effectue actuellement un stage à Trait d’Union.

Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Alberta Moreau a toujours voulu travailler dans le domaine de la justice. Née à la Dominique d’une mère dominiquaise et d’un père haïtien, elle grandit loin de ses parents, installés à Saint-Martin. À l’âge de 13 ans, elle décide de les rejoindre à Agrément, pour apprendre le français et bénéficier d’une instruction de qualité. Elle poursuit sa scolarité au collège Soualiga puis au lycée général des îles du Nord où elle obtient son baccalauréat.

Fidèle à ses rêves d’enfant, elle s’inscrit en licence de droit à Paris. Bien que boursière, elle ne bénéficie d’aucune autre aide financière et doit trouver un emploi pour financer ses études. Elle devient assistante pédagogique et travaille 35 heures par semaine en plus de ses cours à la fac. Commence alors un rythme effréné, fait de nuits blanches et de week-ends à la bibliothèque.

« Je n’ai jamais eu une scolarité simple mais je ne regrette rien du tout. Le fait d’avoir dû gagner ma vie m’a montré le monde du travail » considère Alberta qui, aujourd’hui âgée de 30 ans et maman de deux enfants, est en dernière année de Master de Droits et libertés fondamentaux dans les collectivités et entreprises, à l’université Sorbonne Paris Nord.

Durant ses études, elle revient régulièrement à Saint-Martin et s’engage comme bénévole auprès de la Semsamar, qui lui octroie une bourse pour sa dernière année. Elle qui avait entamé un parcours en droit des affaires, décide finalement de se « rapprocher du côte plus humain du droit », convaincue que « l’argent n’est pas tout ».

Le déclic s’opère lors de la fermeture de la frontière entre les deux parties de Saint-Martin suite à l’épidémie de coronavirus en mars 2020.

« Lorsque j’ai vu que des enfants de nationalité française, résidant côté hollandais, ne pouvaient se rendre à l’école côté français, j’ai décidé de poursuivre en droit de étrangers. J’ai d’ailleurs parlé de cet épisode dans ma lettre de motivation ». Elle qui a subi une forme de racisme durant son adolescence à Saint-Martin du fait de son statut d’étrangère, a pris conscience lors de ses actions de bénévolat de la détresse de beaucoup d’étrangers de l’île qui ont du mal à régulariser leur situation. Constat qu’elle réitère alors qu’elle effectue un stage au sein de l’association Trait d’Union jusqu’à la fin du mois de mai. Son objectif ? Créer une structure locale pour défendre les droits des étrangers.

Plus de détails sur www.soualigapost.com

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