Les tortues marines sont de grandes migratrices capables de parcourir des centaines, voire des milliers de kilomètres au gré des courants marins. Ce long périple commence dès leur naissance lorsqu’elles rejoignent la mer et peut durer plusieurs années. Lorsque l’âge de maturité sexuelle est atteint, les tortues marines vont migrer pour se reproduire, elles entament alors un long voyage entre l’aire d’alimentaire et les sites de ponte, dans le but de perpétuer l’espèce.
Les tortues marines vont faire le plein d’énergie en constituant de bonnes réserves de graisse avant de commencer ce long voyage. C’est pour cette raison qu’elles ne se reproduisent pas tous les ans, mais tous les trois à cinq ans en fonction de l’espèce, le temps nécessaire pour se remettre de cet effort colossal.
Les scientifiques ont pu mettre en évidence ces déplacements par le marquage individuel des femelles, en fixant une bague métallique sur la nageoire antérieure ou en insérant une puce de quelques millimètres, lorsque les femelles viennent se reproduire sur les plages. Certaines de ces tortues ont été retrouvées à plusieurs milliers de kilomètres du lieu où elles avaient été marquées.
L’utilisation de balise Argos est devenu possible grâce au développement de nouvelles technologies satellitaires. Cette balise est fixée sur la carapace de la tortue et envoie en temps réel la position de la tortue à chaque fois qu’elle monte en surface pour respirer. Cette technologie permet d’en apprendre d’avantages sur les trajets migratoires, mettant en évidence les sites les plus secrets.
Une étude a été menée par le CNRS-IPHC sur 10 tortues vertes qui ont été balisées sur le départ de la Martinique. Les résultats ont montré que les tortues vertes se sont dirigées à travers la région des Caraïbes et de l’Atlantique dans six directions différentes et 50% de ces tortues ont atteint les mêmes zones d’alimentation brésiliennes utilisées par les tortues vertes adultes venant de Guyane française. Une tortue a quitté la côte guyanaise pour effectuer la première migration transatlantique jamais enregistrée chez des tortues vertes juvéniles, nageant vers la Guinée-Bissau, qui est un site de nidification important de tortues vertes le long de la côte africaine.
Sur les côtes guyanaises en juin 2019, le CNRS-IPHC a équipé 10 tortues luths de balises Argos.
Vous pouvez suivre leurs déplacements ? https://my.wildlifecomputers.com/data/map/?id=5d67cae72c72b04cd61fc859&fbclid=IwAR3uV3KWsH07xpBNNeDXomxzpIXEZLB5yB0VTE9qFFKYG6qYcYv1jsrxJpk
Pour assurer une conservation efficace de ces espèces en danger d’extinction il est donc essentiel de renforcer un réseau coopératif des tortues marines à un niveau international.
6,982 vues totales
No comments