SOCIÉTÉ : Suite et fin des réponses des candidats à l’élection territoriale aux socioprofessionnels de l’île

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Ce dernier volet consacré à la rencontre entre les entrepreneurs et six des candidats aux prochaines élections organisée par la FIPCOM traitera des trois dernières questions dont le temps de réponse était de deux minutes chacune.

 

À la question « quel pouvoir prioritaire solliciter dans le cadre d’une réforme de la loi organique ? », Jules Charville a choisi de mettre la compétence de l’environnement en avant afin d’assurer une maitrise totale du foncier et de déployer une stratégie de développement territorial. Jacques Hamlet a pour volonté de se donner les moyens techniques d’exercer pleinement les compétences fiscale et d’urbanisme avec une méthode de travail reposant sur l’expertise et la consultation des forces vives. Yawo Nyuiadzi préfère stabiliser les compétences acquises avant d’envisager d’en demander de nouvelles à l’état, avec comme priorité, de redonner de l’emploi avec des formations fortes et des mesures incitatives au développement des entreprises. Louis Mussington voudrait modifier l’architecture constitutionnelle en ayant un gouvernement composé de ministres, d’un président et d’une assemblée, avec la possibilité de créer des lois du pays à titre expérimentale à l’image de ce qui se fait aujourd’hui en Polynésie Française. Valérie Damaseau opterait quant à elle pour une réforme du statut de l’élu, avec une séparation des pouvoirs entre le président du conseil exécutif et le président du conseil territorial, obligeant ce dernier à se concentrer sur le travail législatif dont les modifications de la loi organique. Enfin, Daniel Gibbs a rappelé que la réforme de la loi organique de 2007 n’est pas une fin en soi et que l’objectif est d’appliquer au mieux les intérêts saint martinois en se concentrant sur les compétences acquises avec une juste compensation de l’état. 

En ce qui concerne la question portant sur la mesure concrète à mettre en œuvre pour permettre l’harmonisation en matière économique et sociale entre les deux parties de l’île, les différentes têtes de liste des partis représentés se sont rejoints en prônant un renforcement de la coopération entre la partie française et la partie hollandaise. Daniel Gibbs propose la concrétisation d’un outil pour assurer cette coopération, avec délibération des décisions et stabilité des deux politiques. Jules Charville mettrait en place une assemblée qui prendrait des décisions communes avec un outil de recoupement des fichiers pour lutter contre les fraudes. Jacques Hamlet vise une réunification des deux parties de l’île, avec une volonté de travailler ensemble avec les atouts respectifs français et hollandais. Valérie Damaseau souhaite signer une convention de partage de données et de statistiques entre les deux parties, avec des décisions appliquées des deux côtés et une utilisation plus franche de la langue anglaise dans les services administratifs côté français. Yawo Nyuiadzi a mentionné la nouvelle loi 3DS de décentralisation avec l’ambition de créer une société commune avec le côté hollandais tout en relançant la stratégie de marketing de promotion du territoire. Louis Mussington signerait un partenariat avec le côté hollandais pour une fiscalité spécifique insulaire et une coopération basée sur la réalité du territoire. 

La dernière question soumise aux candidats abordait le point fort à retenir de leurs interventions et actions durant ces 5 dernières années concernant spécifiquement les socio-professionnels. L’assemblée s’est montrée spécialement attentive aux réponses. Valérie Damaseau a rappelé qu’en tant que présidente de l’Office du Tourisme, elle avait œuvré à resserrer les liens avec les socio-professionnels et à proposer des programmes visant à soutenir les acteurs locaux. Louis Mussington, dans l’opposition durant cette période, suggère de renforcer le pôle de développement durable pour une meilleure gestion des dossiers, avec une meilleure concertation avec les socio-professionnels. Daniel Gibbs a synthétisé les initiatives mises en place pour soutenir les entreprises touchées par les deux crises, Irma et le Covid, le report de délai au niveau fiscal, les exonérations de taxes foncières ainsi que les dispositifs d’aide. Jacques Hamlet a pour ambition de faire des socio-professionnels, indispensable à ses yeux, de vrais partenaires de la COM pour une relance économique. Jules Charville créerait un système d’accompagnement et d’entourage dans l’échange d’idées et d’action comme militer contre la fermeture des frontières pendant le confinement ou attaquer le refus de prolongement de la piste de Grand-Case. Yawo Nyuiadzi a terminé le tour de table sur cette question en priant pour un rassemblement des gens d’horizons différents, avec une structuration des différentes filières professionnelles et une volonté de retours de la part des socio-professionnels vers les décideurs politiques, soulignant la nécessité du dialogue. 

Les modératrices Sandrine Jabouley Delahaye et Francesca Hunt ont ensuite procédé à un tirage au sort de questions « pour ou contre » abordant des thématiques telles que la défiscalisation immobilière ou encore l’augmentation de la TGCA. La Rencontre des Entrepreneurs s’est terminée par des questions posées par le public où chaque candidat a été interpellé au moins une fois. L’exercice inédit auquel se sont prêtés les candidats et impulsé par l’équipe de la FIPCOM qui a nécessité trois mois de préparation fut aussi intéressant pour l’assemblée que challengeant pour les têtes de liste des partis. Exercice qui leur servira probablement dans leurs campagnes officiellement lancées. _Vx

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