Il y a ceux qui se laissent pousser le bouc et ceux qui préfèrent les élever, quitte à devenir chèvre. Pour les éleveurs de Saint-Martin, qui ont pour la plupart un métier à côté, l’élevage est un loisir qui permet de profiter des ragoût ou des soupes de cabri traditionnels.
Les bêtes se vendent entre particuliers pour un prix allant de 200 à 300€, mais les plus belles sont aussi achetées par la communauté indienne de Guadeloupe qui vient spécialement à Saint-Martin choisir le cabri qui sera sacrifié lors de la cérémonie en hommage à Mahakali, une divinité du temps. Les prix peuvent alors monter à 3000€, car le bouc ne doit pas avoir de corne cassée ou de tache sur le pelage. En dehors des fête comme I love my Ram à Colombier ou des fêtes religieuses, élever des ovins n’est pas de tout repos : 1h30 de travail matin et soir, faire face aux vols et aux attaques de chiens errants qui tuent des animaux du cheptel, à la sécheresse qui oblige à aller chercher des herbes et de la nourriture ou même à l’acheter… Le nouvel abattoir oblige également à payer entre 30 et 40€ pour tuer la bête en bonne et due forme et un coup de couteau dans la gorge n’est plus suffisant. Il manque également des infrastructures pour diversifier la production et utiliser le lait des chèvres pour fabriquer du fromage. Vivre uniquement des revenus de l’élevage de cabri est donc impossible mais rien n’empêche de se régaler des plats antillais ! _HM
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