L’auto-stop à Saint-Martin : un incontournable

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Il y a une image d’Epinal du stop. Celle, un peu sulfureuse, des écrivains américains des années 50, celle de l’aventure. A Saint-Martin, c’est écrit dans tous les guides de tourisme sous le titre «moyens de transport»: le stop serait très pratiqué. 

C’est un peu pour remplir la page du guide et ajouter du choix à l’alternative un peu maigre «voiture dans les embouteillages» ou «bus dont l’état est semblable aux horaires : incertain». Dans la réalité, il faut attendre et parfois longtemps, avant que quelqu’un ne s’arrête. Mais le temps lui-même finit par être un allié : au fur et à mesure que les minutes passent et que le soleil tape, l’autostoppeur rougit, se liquéfie et fait pitié au point que le conducteur ne peut plus s’empêcher de s’arrêter. C’est là que la magie opère. On commence à discuter, on découvre une globe-trotteuse d’Australie, l’ancien directeur d’un zoo reconverti dans la peinture ou un pêcheur de poulpes professionnel. Ce n’est pas toujours confortable cependant. Toutes les voitures sont loin d’être climatisées, les choix musicaux sont parfois douteux, les chauffards désireux d’impressionner sont nombreux et on ne peut pas regarder les paysages sans parler. Pour rallier deux points de l’île, demeure aussi le risque de devoir prendre trois correspondances et de mettre un temps fou. Il arrive parfois que le conducteur soit un ancien auto-stoppeur qui par corporatisme et grandeur d’âme -qu’il en soit ici infiniment remercié- fasse plus de chemin que prévu pour nous déposer exactement à la destination tant convoitée. Ah, le stop! Force de Saint-Martin, preuve que l’ancien sens du service nous est resté, que l’individualisme ne nous a pas encore fait déposer toutes les armes et que l’île se met déjà à la pointe de l’économie collaborative. Il n’y a plus qu’à lever le pouce!_HM

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