À l’occasion de la Journée nationale d’accès au droit (JNAD), France Victimes 971 et le Conseil départemental d’accès au droit de Guadeloupe ont organisé une conférence-débat sur la violence juvénile, thème crucial à Saint-Martin.
Les places manquaient, dans la petite salle historique du tribunal de proximité de Saint-Martin et Saint- Barthélémy à 14h, au début de l’événement. De nombreux acteurs sociaux des institutions de l’île, élèves du lycée professionnel Daniella Jeffry mais aussi parents d’élèves et civils ont répondu présents à ce grand rendez-vous organisé annuellement au printemps.
La conférence-débat a débuté avec une première intervention d’une heure, menée par la vice-procureure Marie-Lucie Godard, accompagnée du commandant de gendarmerie François Zimmer et de la juge des enfants Marie-Georges Martinvalet. Ces prises de parole successives ont été l’occasion d’un constat accablant : l’île de Saint-Martin est durement touchée par l’escalade de la violence et la délinquance juvénile.
En effet, le commandant de gendarmerie François Zimmer souligne que sur environ 3200 victimes de violences en 2024, environ 7% de ces victimes sont des mineurs. Et surtout, les mineurs auteurs de violences sont aussi sur-représentés sur le territoire (15% des auteurs). Marie-Lucie Godard a ensuite insisté sur la fermeté et la justesse qu’il convient de faire preuve dans les décisions de justice du tribunal pour enfants, afin d’enrayer cette spirale néfaste.
Le dernier temps de ce rendez-vous était consacré à l’intervention de trois psychologues reconnus de l’enfance, Errol Nuissier, Farah Viotty et Eva Da Silva, qui ont invité le public et les jeunes présents à poser leurs questions de manière anonyme par écrit et à débattre ensuite des sujets posés.
L’intervention assez virulente d’une femme dans le public mettant en cause les acteurs de l’État dans cette dérive (Justice et Éducation Nationale) a poussé Françoise Mariaux, magistrate, à reconnaître que la Justice s’occupe surtout de la « gestion de l’échec », car l’institution n’intervient qu’en fin de parcours de la violence.
Une conférence-débat animée mais qui a su susciter des réactions diverses dans le public et soulever de vraies problématiques de fond.
_LA
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