Harvey, Irma, José, Maria… Faut-il s’attendre encore à d’autres ouragans en Atlantique nord ?

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La saison cyclonique en Atlantique nord ne prendra fin qu’avec les derniers jours d’automne. Statistiquement, le pic de la saison est fixé au 10 septembre. Mais de là à dire que le plus dur est passé…

Deux ouragans de catégorie 5 ont déferlé sur les Antilles ces dernières semaines. Il faut remonter à 2007 pour retrouver trace de deux ouragans d’une telle intensité sur une même saison en Atlantique nord.

Statistiquement, le pic de l’activité cyclonique est fixé au 10 septembre. Rien n’empêche pour autant la formation d’un nouvel ouragan de forte intensité dans l’Atlantique nord.

En fin de saison, note le prévisionniste David Dumas, l’activité cyclonique a plus tendance à se déplacer en mer des Caraïbes et à toucher l’Amérique central.

Harvey, Irma, José, Maria… Depuis fin août, les ouragans n’ont laissé que peu de répit aux habitants des Antilles et du sud-est des Etats-Unis. Ce n’est pas tant la fréquence de ces phénomènes climatiques qui étonnent les climatologues et les prévisionnistes, mais bien plus la formation coup sur coup dans l’Atlantique nord, d’ouragans de forte intensité, avec des vents de plus de 150 km/h.

Deux ouragans de catégorie 5 dans une même saison

« Nous en sommes à quatre ouragans considérés comme majeur, c’est-à-dire de catégorie 3 ou plus sur l’échelle Saffir-Simpson, comptabilise David Dumas, prévisionniste à Keraunos, l’observatoire français des tornades et orages violents. Irma et Maria ont même atteint la catégorie 5 (vents supérieurs à 250 km/h), la plus élevée possible. Nous savons aussi que l’ouragan José est atteint la catégorie 4, mais après la saison des cyclones, l’American Hurricane Center, [qui analyse depuis Miami les phénomènes tropicaux dans l’Atlantique nord] revoit l’analyse de certains ouragans survenus. Et il ne serait pas étonnant que José ait en fait atteint la catégorie 5. »

Quoi qu’il en soit, il faut remonter à 2007 pour avoir deux ouragans de catégorie 5 sur une même saison. C’était bien plus encore en 2005, l’année de l’ouragan Katrina qui avait fait de gros dégâts à la Nouvelle-Orléans. « Vint-six phénomènes cycloniques avaient été enregistrés dans l’Atlantique nord sur toute la saison, dont quatre ouragans de catégorie 5 », lance David Dumas qui qualifie cette année-là « d’ovni ».

Un pic fixé au 10 septembre, mais…

Le « cru » 2017 en Atlantique nord est encore loin de tels records. Mais la saison ne se terminera que fin novembre, date à laquelle l’hémisphère nord entre dans l’hiver. « Les eaux se refroidissent et de l’air sec prend position sur la zone atlantique tropicale, deux facteurs peu propices à la formation d’ouragans », précise David Dumas.

D’ici là rien n’empêche donc qu’un nouvel ouragan majeur se forme dans l’Atlantique et déferle sur les Antilles. Interrogé sur cette perspective, Etienne Kapikian se garde bien de prendre des risques. « Impossible à dire pour l’instant », répond-il tout simplement. David Dumas est tout aussi prudent. « Le pic d’une saison cyclonique est atteint le 10 septembre, précise-t-il toutefois. Statistiquement, en analysant les saisons cycloniques sur les 100 dernières années, on a remarqué que c’est autour de cette date qu’il y a le plus d’ouragans à se former. Passée cette date, le nombre diminue bien souvent. »

Autre point souligné par le prévisionniste de Keraunos : « Statistiquement toujours, l’activité cyclonique se déplace plus en mer des Caraïbes et dans le golf du Mexique en fin de saison. Les ouragans qui se forment alors frappent alors plus souvent l’Amérique centrale que les Antilles. » L’ouragan Mitch, qui avait frappé le 22 octobre 1998 le Honduras, le Nicaragua et le Guatemala avec des vents à 290 km/h, en est un exemple.

« On avait perdu l’habitude de tels phénomènes dans l’Atlantique nord »

Mais encore une fois, ce sont des statistiques à manier avec précaution. En matière d’ouragans, les années se suivent et ne se ressemblent pas forcément. « Ces cinq dernières années, très peu d’ouragans de force majeur s’étaient formés en Atlantique nord, explique David Dumas. On avait perdu l’habitude d’avoir des phénomènes de cette ampleur dans cette zone, alors qu’il y en avait en revanche beaucoup dans le Pacifique nord-ouest. Cette année, c’est l’inverse. »

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