Deux ans de prison pour avoir blessé un gendarme lors d’un run sauvage Dont un an de prison accompagné d’un sursis probatoire pendant 18 mois.

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Le 7 février dernier, environ trente jeunes s’approprient les routes de Saint-Martin et démarrent un run sauvage sur leurs deux-roues. Ils passent devant un premier poste de contrôle des gendarmes à Grand Case, puis un deuxième à Friar’s Bay mais poursuivent leur course. Arrivés au rond-point de Bellevue, ils remarquent un troisième poste composé de quatre gendarmes à pied et freinent. Les jeunes se concertent puis décident de continuer quand même en direction de la partie hollandaise. Tout va très vite et une fois la meute passée, l’adjudant-chef qui se trouvait en face de ses hommes, de l’autre côté de la route, gît sur le bitume, inconscient.

«Je ne l’ai pas fait exprès»

« Les investigations ont été très compliquées » avance le procureur lors de l’audience en comparution immédiate au tribunal de Saint-Martin ce mercredi 7 juillet. C’est grâce à des témoignages anonymes que les prévenus ont finalement été identifiés. J.J-F, qui reconnaît sa participation au rallye, est poursuivi pour sa conduite dangereuse et sans permis, tandis que J.S-F est poursuivi pour les mêmes faits ainsi que pour avoir renversé le gendarme.

« Je l’ai vu au dernier moment et j’ai voulu l’éviter. Je l’ai touché avec mon guidon sans faire exprès mais pas suffisamment fort pour le faire tomber. » se défend-il avant de s’excuser. Même si au cours de l’enquête son passager a dit avoir vu tomber le gendarme.

« V.B a sans doute été percuté par d’autres mais c’est la première moto qui l’a mis à terre » rétorque le parquet avant d’insister sur la gravité des conséquences pour la victime qui a subi, entre autres, un traumatisme crânien « extrêmement grave », a dû être évacuée sanitairement vers la Guadeloupe puis soignée à l’hôpital des armées en métropole.

V.B suit l’audience en visio depuis le tribunal d’Auxerre. Sa main droite tremble en permanence et il a du mal à articuler. « Je suis un marathonien à la retraite. Ma main tremble et personne ne sait pourquoi » explique-t-il avec pudeur et des difficultés d’articulation. « La carrière de mon client a été anéantie simplement parce qu’un jeune n’a pas voulu s’arrêter » avance son avocat.

Après en avoir délibéré le tribunal a reconnu les prévenus coupables des faits qui leur étaient reprochés et a condamné :

– J.J-F à huit mois de prison avec sursis avec en plus une obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière d’une valeur de 150 euros et une interdiction de conduire tout véhicule pendant un an.

– J.S-F à deux ans de prison dont un assorti d’un sursis probatoire pendant dix-huit mois, une obligation de travailler ou de suivre une formation, une obligation d’indemniser la victime, et une obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière d’une valeur de 150 euros. Le tribunal n’a en revanche pas prononcé de mandat de dépôt compte tenu de la personnalité et du casier judiciaire du prévenu. Sa moto a été confisquée et il lui est interdit de conduire un véhicule pendant un an.

Le tribunal a par ailleurs reconnu la constitution de partie civile de la victime, lui a alloué une provision de 15 000 euros et ordonné une nouvelle expertise médicale. L’audience sur intérêts civils a été renvoyée à janvier 2022.

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