Corsair espère relancer ses vols le 12 juin prochain, depuis Orly et vers la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion

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Dans une tribune publiée lundi, Pascal de Izaguirre, le PDG de Corsair évoque « la mort des petites compagnies françaises » si aucune mesure de soutien n’est prise par l’État. Corsair espère toutefois relancer ses vols le 12 juin prochain, depuis Orly et vers la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion.

C’est un véritable cri d’alarme que lance Pascal de Izaguirre dans une tribune publiée le lundi 27 avril dernier sur le site de Air Journal. Dans son courrier, le dirigeant de la compagnie française appelle l’État à soutenir l’ensemble des transporteurs aériens français, faute de quoi Corsair International, comme d’autres, pourrait ne pas survivre à la crise du coronavirus.
Clouée au sol depuis fin mars, Corsair envisage de reprendre partiellement ses vols vers la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion au départ de Paris Orly à compter du 12 juin (1). Mais la reprise des opérations se fera sans prêt garanti par l’État aux conditions trop restrictives et sans les derniers Boeing 747-400 qui seront revendus.
Corsair a « résisté au terrorisme, aux crises financières ou aux caprices d’un volcan islandais […] grâce à l’engagement sans faille de son personnel », indique le PDG de la compagnie régulière qui emploie 1 200 salariés. Il rappelle que Corsair, « à l’initiative des vols charters dans les années 1990 » est un « acteur majeur de la continuité territoriale vers les DOM » et, selon lui, a permis une baisse des tarifs de plus de 40%.

 

« Inéluctable hausse des prix »

Mais, poursuit-il, la crise du coronavirus, « la pire que traverse le transport aérien mondial », « véritable tsunami économique », vient « d’anéantir sa stratégie de développement et sa pérennité même ».
Il considère comme « une bonne chose » le fait que l’État se soit engagé à soutenir Air France (une aide de 7 milliards d’euros, NDLR). Mais s’interroge : « qu’en sera-t-il des autres petites compagnies et de l’ensemble du pavillon français, se demande le PDG, subiront-elles le même sort qu’Aigle Azur ou XL Airways ? ».
Pour lui, si Corsair disparaît, rien n’indique qu’Air France « puisse absorber le volume de sièges laissés vacants où les besoins des tour-opérateurs ». « À coup sûr, les grandes gagnantes de la consolidation seront les compagnies étrangères, British Airways et Lufthansa, qui bénéficieront elles aussi d’un fort soutien de leurs États pour sortir de cette crise sans précédent. »
Selon lui, la « mort des petites compagnies françaises n’assurera pas la survie d’Air France ». Pour Pascal de Izaguirre, dans un secteur où le manque de compétitivité a déjà « été souligné à de nombreuses reprises », la perte de Corsair se fera « au détriment du consommateur » et conduira « inéluctablement à une hausse des prix ». Pour lui, la diversité du pavillon français est « la seule réponse face aux compagnies étrangères ». Il demande à l’État de « protéger Air France mais aussi Corsair et l’ensemble d’un pavillon français au bord du gouffre », des milliers d’emplois en dépendant.

(1) La compagnie aérienne Air Caraïbes a également annoncé se préparer à la reprise de ses vols longs courriers entre Paris Orly / Fort-de-France, Pointe-à-Pitre et Cayenne à partir du 12 juin.
Mais, à ce jour, Aéroports de Paris (ADP), qui a officiellement fermé sa plate-forme d’Orly le 31 mars, n’a pas confirmé sa date de reprise des activités.

 

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