Un garagiste poursuivi pour recel, abus de confiance et escroquerie

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Sept avocats, quatre prévenus, quatorze victimes, huit heures d’audience. Le tribunal correctionnel de Saint-Martin examinait jeudi 24 janvier une affaire complexe dans laquelle P. AV, gérant d’un garage à Concordia est mis en cause pour recel, abus de confiance et escroquerie aux assurances. En parallèle, MJY.P, 63 ans, né à La Réunion, expert automobile, est poursuivi pour complicité d’escroquerie. 

« P.AV utilisait le même mécanisme, avec quelques variations, pour détourner des indemnités d’assurances » avance l’avocat d’un assureur, constitué partie civile. Le loueur de voitures fait appel à des connaissances, ou utilise des documents d’identité et bancaires volés pour faire déclarer un sinistre sur les voitures de sa flotte. L’expert mandaté par les compagnies d’assurance est à chaque fois le même : MJY.P. Les conducteurs censés être impliqués dans les accidents, dont la compagnie de location possède la photocopie des papiers, nient avoir été sur le territoire à ce moment-là. Certains assurent même n’avoir jamais mis les pieds sur l’île. Ils ont seulement pour la plupart déclaré le vol de leurs papiers plusieurs mois plus tôt. A la barre, P.AV ne se démonte pas. Tout comme en garde à vue, il ne reconnaît rien et a réponse à tout. Son avocat plaidera : « rien ne permet d’affirmer qu’il n’y a pas eu de sinistre ».

P.AV est également accusé de recel pour avoir remplacé le numéro de série d’une voiture volée par un autre du même modèle déclaré épave, pour avoir utilisé les plaques de l’une sur l’autre, etc. Il comparaît par ailleurs pour des faits d’abus de confiance. En l’occurrence il a, à plusieurs reprises, loué puis vendu comme si c’était les siens, les véhicules qu’un particulier, puis un huissier lui avaient confié en gardiennage. Pour l’avocat de la défense, le garagiste « a rempli ses obligations de gardiennage : il fallait les faire rouler ». Il demande la relaxe de son client.

Enfin, il est reproché d’autres faits d’escroquerie à P.AV également dénoncés par son ex-employé et la compagne de celui-ci. Le couple affirme en avoir été victime quelques jours après les déclarations d’O.A à la gendarmerie. Le couple a mis en vente le véhicule de P.C via les petites annonces et a conclu une transaction de 12 000 euros avec l’acheteur. Or, celui-ci a fait un chèque sans provision. L’enquête établira un lien indirect entre P.C et P.AV, et direct entre PAV et le détenteur originel du chèque sans provision. L’acheteur nie toutefois les faits.
Il est absent à l’audience mais représenté par son avocate, pour qui le fait d’être impliqué seulement par une victime ne suffit pas à l’incriminer. Quant à l’avocat de P.AV, rien n’est prouvé.

Le vice-procureur requiert à l’encontre de P.AV 24 mois de prison dont 12 avec sursis, 5000 euros d’amende et l’interdiction de diriger ou de gérer une entreprise en lien avec la location et/ou la réparation d’automobiles pendant cinq ans. Quant à l’expert, le parquet requiert quatre mois de prison avec sursis et 1000 euros d’amende. Six mois de prison ferme à l’encontre d’O.V, entre les mains duquel le véhicule volé au couple O.A/P.C a été retrouvé un an plus tard, sont également requis. Mais aussi trois mois de prison à l’encontre de P.C, l’acheteur du véhicule qui a remis le chèque sans provision. Puis trois mois de prison avec sursis pour D.FL qui avait immatriculé un véhicule côté hollandais à la demande de P.AV. Le jugement a été mis en délibéré au 28 février prochain.

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